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Outil pédagogique

Mujnak. La mer d'Aral assassinée

Mujnak. La mer d'Aral assassinée

Du sommet de la dune, Gengis regarde les bateaux rouilles plantés dans le sable. D'aussi loin qu'il peut voir, il ne découvre qu'une étendue désolée de poussières et de croûtes de sel. Là-bas, l'horizon de brume mêle le ciel à la terre dans un même tremblotement, un même poudroiement doré. Le soleil darde à plomb, la lumière crue rebondit en rayons, soulève le désert en milliers d'éclats aveuglants. Gengis met sa main en visière, reporte son attention sur des ouvriers qui démontent au chalumeau un vieux cargo hissé sur une crête de sable. Comme si, au moment où il passait la vague, la mer s'était brusquement retirée sous lui.

La mer ! La mer... Son grand-père Baber en parle souvent, mais Gengis, lui, ne l'a jamais vue. À peine arrive-t-il à l'imaginer en rêve quand, resserrés autour du feu, les adultes l'évoquent à grands coups de souvenirs : il y a trente ans encore, l'Aral jetait ses colères contre Mujnak, fracassait ses vagues contre la côte et crachait ses embruns loin dans les rues du port ; les bateaux craquaient, secoués au bout de leurs amarres... Les bateaux... Couchés sur le flanc tels des cachalots échoués, les chalutiers sont morts, brûlés par le soleil, rongés par les vents. Vieux gisants oubliés. Jetés là, épars, absurdes, terrifiants. Pareils aux os disloqués d'une gigantesque carcasse. «C'est peut-être le squelette de la mer», pense Gengis, incapable de concevoir que ces ferrailles aient pu flotter un jour. L'adolescent ne comprend pas pourquoi la mer a fui. De quelle faute les siens se sont-ils rendus coupables pour être châtiés de la sorte ? 

Avis et conseil d'utilisation

Un roman jeunesse sur la disparition de la Mer d'Aral, et la démarche d'un enfant et de son grand-père qui interpelle l'ONU à ce sujet. Assez déprimant et peut-être pas toujours compréhensible pour un enfant...