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Outil pédagogique

L'économie collaborative, une alternative au capitalisme

Actes de la journée d'étude du CIEP du 6 mars 2015 - Cahiers CIEP N°19

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Lorsque le CIEP a lancé sa réflexion sur le sujet de l'économie collaborative, il était vraiment face à une réelle question d'actualité, face à une question ouverte: que penser de ce qui est en train de se produire sous nos yeux, voire même dans nos mains?

Pour tenter de répondre à cette question, le CIEP a d'abord cherché à comprendre plus finement ce que recouvrait le concept d'Economie Collaborative. De fait, actuellement nous y mettons tout à la fois les jardins partagés, Wikipédia, les repair cafés et l'application Airbnb pour n'en citer que quelques-uns. C'est l'objet de l'important éclairage abordé dans le premier article par Eric Luyck, qui offre un panorama intéressant des différentes actions et nous propose une typologie se développant dans des secteurs particuliers: les savoirs collaboratifs, la consommation collaborative, la production collaborative et le financement participatif.

Les contours dessinés, Philippe De Leener aborde alors dans un second article l'importance du contexte social, économique et politique dans le développement de nouvelles formes d'activités économiques. Il questionne ensuite très justement le qualificatif d'alternatif (alternatif à quoi?) ainsi que la notion de collaboration (qui collabore avec qui et pour faire quoi?). Ces éléments d'analyse permettent de mieux comprendre ce qui fait tension dans ce concept-valise actuellement.

Enfin, l'étude cherche à mettre les termes d'éconolmie collaborative et d'économie sociale en miroir grâce à la contribution de Sébastien Cassart (SYNECO). Dans son article, ce dernier tente de répondre à deux questions complémentaires: quels peuvent être les apports de l'économie sociale pour mieux comprendre l'économie collaborative et à cet égard quelles balises se donner si on décide d'investir politiquement ce champ.

Après cette première partie tentant de cadrer le propos et le contexte social, politique culturelle et économique au sein duquel se développe l'économie collaborative, l'ouvrage met en réflexion un des enjeux les plus fondamentaux qui a traversé les différentes contributions des premiers articles: la nécessaire régulation de l'économie collaborative (tout du moins dans son volet marchand). Pour ce faire, Benoit Dassy, chercheur au service d'étude de la CSC et Lisa Isnard, chercheuse à l'UCL, apportent chacun dans leur analyse respective des éléments permettant de justifier de la valeur quasi incontournable de la régulation et vont jusqu'à émettre des propositions concrètes à l'épreuve du terrain.

Mais bien entendu, toutes les formes d'économie collaborative ne doivent pas être régulées. Christine Steinbach insiste, dans son article, sur l'importance en tant que mouvement d'éducation permanente de soutenir la mise en place d'initiatives solidaires répondant par-là des processus de consommation aliénants pour la population et plus spécifiquement les publics populaires.

Myriam Djegham quant à elle émet trois critiques de fond (flou du concept, illusion d'horizontalité, et donc, d'égalité et prétention d'innovation) et met l'accent sur l'indispensable prise en compte des aspects sociaux, environnementaux et démocratiques de l'économie collaborative qui selon elle doit permettre de retrouver le contrôle sur nos vies. Ce champ exploratoire nous permet en tant que mouvement de requestionner politiquement notre société: le rapport au lien social, à l'emploi, à diverses formes de domination notamment. C'est d'ailleurs dans ce sens que le Président du MOC, Christian Kunsch apporte des conclusions politiques à ce début de réflexion dans le Mouvement.

Avis et conseil d'utilisation

Une réflexion théorique, regroupant les points de vue de différents chercheurs (universitaire science-po, Etopia, SIEP, syndicats) sur l'économie collaborative, sur dérives...