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Outil pédagogique

Voyages dans le Sud. Suivez le guide

Dossier de Antipodes, Outils pédagogiques N°8 (juin 2005)

Peut-on concilier le soutien aux organisations de base du Sud dans la construction de leur propre développement et l'exigence de répondre aux jeunes du Nord en recherche d'un ailleurs ?

L'accélération des échanges Nord-Sud dans le contexte de la mondialisation fait que le souhait et la volonté de voyager ou de travailler solidairement pour un temps dans le Sud se placent dans les premiers rangs parmi les sollicitations que des groupements, des associations et des individus nous adressent.

Le voyage est une initiation à la vie adulte, une découverte de soi et de ses pairs, mais aussi de l'Autre, proche ou lointain. Si cela peut se faire dans le cadre d'un paysage humain et naturel différent et si on y ajoute une reconnaissance sociale accrue, on comprend aisément pourquoi aller sous les tropiques devient un rite de passage prisé par les jeunes Européens. Rencontrer la population locale et découvrir un pays, une région, sont les motivations principales des participants à ces voyages qu'une étude sur les chantiers internationaux qualifie de « tourisme participatif ». Tourisme, car le voyage est une parenthèse ouverte dans la quotidienneté du participant, qui ne se prolonge pas souvent dans ses activités après le retour. Et participatif, car le jeune participe à la vie et au projet d'une association locale en apportant un coup de pouce dans ses activités.

Face à ce phénomène, peut-on concilier le soutien aux organisations de base du Sud dans la construction de leur propre développement et l'exigence de répondre aux jeunes en recherche d'un ailleurs ? Les pistes de réponses sont diverses, voire antagonistes : certaines ONG, aussi bien du Nord que du Sud, refusent de se transformer en agences de voyage ; d'autres encadrent des voyages pour un public restreint bien défini et engagé dans leurs activités ; d'autres encore proposent dans leur offre de services des voyages pour un public large.

Un certain nombre d'organisations de jeunes ou d'ONG sont conscientes qu'au-delà de l'intérêt pour le jeune de vivre une expérience internationale, elles sont responsables du volet éducatif de ce type d'activité. Comment le projet de voyage à l'étranger peut-il servir à un projet éducatif ? Comment permettre aux jeunes d'acquérir de nouvelles connaissances, attitudes et compétences en vue de la construction d'une société plus juste et plus solidaire ?

Pour cela, il est primordial d'envisager l'activité des voyages non pas comme une finalité mais comme un moyen au sein d'un processus formatif. Ce processus éducatif semble pertinent lorsqu'il intègre dans sa démarche trois étapes essentielles : la préparation, le séjour sur place, l'évaluation et le suivi. Ce processus exige une volonté collective d'y consacrer du temps et des moyens -notamment par l'apport de compétences pédagogiques spécifiques-, la construction d'un espace permanent de confrontation d'idées et de remise en question, la reconnaissance et la prise en compte des intérêts des différents acteurs impliqués dans cette expérience, tant au Nord qu'au Sud. Aujourd'hui, un plus grand nombre d'organisations du Nord et du Sud intègrent cette réflexion pédagogique dans leur offre de voyages avec pour préoccupation que le jeune développe un regard plus humaniste sur le monde.

L'ensemble de matériaux inédits et la sélection de textes déjà publiés par Antipodes qui composent cette publication sont de la partie.

Avis et conseil d'utilisation

Réflexions et témoignages utiles pour toute personne désirant organiser ou participer à un voyage solidaire dans le sud.