Aller au contenu principal

Outil pédagogique

Femmes et souci de la nature

Construction sociale et enjeux

Femmes et souci de la nature

Les femmes seraient, "par nature", davantage concernées par la protection de leur environnement, gage d'un accueil optimal à la vie qu'elles transmettent et elles seules. Ce postulat semble difficile à remettre en cause tant il s'est consolidé au fil du temps à travers une imprégnation sociale à la fois scientifique, idéologique ou culturelle. Il mérite pourtant d'être interrogé, à la lumière des questionnements et études féministes, car il participe aux fondations d'une organisation de nos sociétés qui induit des inégalités entre hommes et femmes et pénalise ces dernières dans leurs aspirations à un plein épanouissement économique et citoyen. Quels enjeux se cachent derrière cette féminisation du lien à la "mère-nature" ? Et quelles pistes pourrait-on envisager pour que les savoirs et les priorités des femmes en matière de sauvegarde de la planète et de ses ressources ne servent pas de prétextes à leur exclusion de secteurs de travail, de volets du développement socio-économique voire de processus de décision politique ?

En prolongement et en référence au dossier sur les liens entre féminisme et écologie publié dans la "Chronique féministe" n°107, le postulat indiquant que les femmes auraient un lien "naturel" avec la nature du fait de leur capacité à transmettre la vie, est ici approfondi et déconstruit. En dénouant quelques processus historiques et culturels qui ont nourri ce stéréotype, il apparaît que les femmes ont effectivement construit des savoirs et des pratiques relatifs à la nature qui sont spécifiques à leur catégorie sociale. Néanmoins, ce constat ouvre davantage une reconnaissance aux femmes plutôt qu'il renforce des assignations notamment professionnelles qui les limitent dans leurs projets et leur autonomie économique et sociale.