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Outil pédagogique

La Vache

La Vache

Dans La Vache, il y a le monde d'Innerwald, ce havre qu'est l'étable, où, ballottées par les saisons, vivent et rêvent les vaches de Knuchel que nous apprenons à connaître, à reconnaître, à caresser du regard. Et puis il y a le monde social, celui des cafés où les poings s'abattent tandis que les chopes s'élèvent, où jalousies et mesquineries se tressent autour de la peur de l'étranger. Enfin, il y a le monde de l'abattoir, auquel est dévolu un chapitre sur deux, situé à sept ans du temps des pâturages. Deux traits saillent au fil des pages, qui reviennent et finissent par se mêler: xénophobie, abattage.

Roman réaliste? Récit champêtre assorti d'une critique sociale? Vie d'une vache? Comment décrire la sanglante odyssée de Blösch et la descente aux abattoirs d'Ambrosio? S'il y a réalisme dans ces pages irradiées d'une minutie sensible au moindre détail, c'est un réalisme de la chair, de l'incarnation.

Avis et conseil d'utilisation

Le "pays nanti", c'est la Suisse où arrive Ambrosio, un travailleur immigré espagnol, qui va y passer sept ans. Le premier chapitre est celui de l'arrivée d'Ambrosio et celui des chocs de cultures avec les villageois, entre méfiance et incompréhension réciproque. Le livre s'articule en douze chapitres. Le premier évoque l'existence à la campagne, en alternance avec les chapitres pairs, qui racontent la vie dans l'abattoir, où Ambrosio est finalement embauché.

On s'imprègne au fil des pages de l'ambiance et de l'impact de la modernisation sur une vie encore archaïque dans ces campagnes. En alternance, les chapitres pairs, consacrés au travail dans l'abattoir, nous plongent dans un monde rude, douloureux, lugubre. Ces ambiances sont encore renforcées par l'alternance de styles entre les chapitres pairs et impairs.

Ce roman, paru en 1983, avait retenti comme un coup de tonnerre dans le monde des lettres allemandes. Réédité en français, il semble trouver plus d'écho dans le monde francophone aujourd'hui. Bien que se situant dans les années 60/70, ce roman rude, profond, exigeant, intéressant, reste d'actualité en traitant des thématiques comme la dignité animale, l'immigration, le travail, la modernisation, les questions sociales... JvdB