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Outil pédagogique

Là où chantent les écrevisses

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Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur "La Fille des marais" de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n'est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.

A l'âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l'abandonne à son tour.

La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l'irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même...

Avis et conseil d'utilisation

Ce roman nous emmène dans les marais de Caroline du Nord, au plus près de la dure vie d'une jeunes fille seule et pauvre, pratiquant la débrouille au quotidien, mais surtout naturaliste autodidacte, devenant une spécialiste de la faune et de la flore de son marais qu'elle connait comme personne. Cette connaissance intime de la nature nous est partagée au fil des pages relatant sa relation fusionnelle avec ce marais et ses habitants ailés, mettant en évidence le réconfort apportés par la nature à cette fillette, puis cette jeune femme rejetée de presque tous. La solidarité des plus pauvres et marginalisés (les Blancs pauvres des marais et les Noirs getthoisés) traverse aussi l'histoire. S.H.

"Delia Owens parvient à faire surgir un décor naturel fascinant, que les personnages éprouvent intimement ; d'une grande sensualité, l'écriture fait une large place à la description minutieuse de la faune et de la flore des marais, sans artifice, véritable chant d'amour à la beauté du monde. Elle rénove le thème de la femme marginalisée, vivant à l'écart des villageois, et pour cette raison objet de tous les fantasmes et de toutes les craintes. Pauvres hommes et pauvres femmes, incapables de se penser en dehors du champ des lois ségrégationnistes qui plombent l'Amérique des années 1950-60, mais aussi de celles de la morale qui envisage encore et toujours la nature comme une menace pour sa perpétuation et non comme une force vitale inépuisable et jouissive. La nature, dernier rempart pour les marginalisé·e·s ? " (extrait du commentaire de Marie Rondou sur Les Missives)