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Outil pédagogique

Une écologie décoloniale

Penser l'écologie depuis le monde caribéen

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Une colère rouge recouvre le ciel. Les vagues s'agitent, l'eau monte, les forêts tombent et les corps s'enfoncent dans ce sanguinaire gouffre marin. Les cieux tonnent encore devant ce spectacle: le monde est en pleine tempête.

Derrière sa prétention d'universalité, la pensée environnementale s'est construite sur l'occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Face à la tempête, l'environnementalisme propose une arche de Noé qui cache dans son antre les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne à quai les demandes de justice.

Penser l'écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d'une région où impérialismes, esclavagismes et destructions de paysages nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l'impensé de la double fracture moderne qui sépare les questions coloniales des destructions environnementales. Or, panser cette fracture demeure la clé d'un "habiter ensemble" qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. Telle est l'ambition d'une "écologie décoloniale" qui relie les enjeux écologiques à la quête d'un monde au sortir de l'esclavage et de la colonisation.

Face à la tempête, ce livre est une invitation à construire un navire-monde où les rencontres des autres humains et non-humains sur le pont de la justice dessinent l'horizon d'un monde commun.

Avis et conseil d'utilisation

Un ouvrage sur un sujet qui vaut la peine d'être mis en valeur! Mais un livre assez ardu et peu concret, et qui philosophe beaucoup... Ecrit au départ une thèse, que l'auteur a un peu remaniée pour publication, mais cela aurait valu la peine de le rendre plus accessible encore... C.T.

Un ouvrage pas simple à lire, mais une bonne piqure de rappel face à nos modes de pensées habituels. Et notamment tout ce qui est lié à l'anthropocène et à l'effondrement. On les pense trop en tant que occidentaux riches. La situation de la planète est surtout liée au comportement des riches/blancs mais le terme anthropocène fait croire que c'est l'humain en général qui a entraîné ça. Et l'effondrement:  hé bien, il est déjà là pour plein de gens, mais dès le départ... On reste quand même fort entre nous de manière générale, dans le secteur de l'écologie et l'ErE... E.O.

Une interview de l'auteur peut être écoutée dans le podcast Afrotopiques: http://www.mycelium.cc/2020/04/17/ecologie-decoloniale/