« En 2050, nous serons environ 9 milliards d'individus sur la Terre. Et pour nous nourrir en viande, il faudra… 36 milliards d'animaux d'élevage. Peut-on continuer à penser qu'on pourrait nourrir chaque habitant en lui donnant de la viande tous les jours ? » Les auteurs de "LoveMEATender" donnent le ton… Une heure de documentaire pour pointer les dérives de l'industrie, interroger nos modes de consommation et proposer quelques pistes d'action. Un sujet au coeur de l'actualité.
L'élevage n'est plus ce qu'il est. La ferme est devenue grosse industrie. L'animal, grosse production. Il est loin le temps où les vaches broutaient paisiblement dans les prés. Aujourd'hui, les vaches sont entassées dans des espaces minuscules, dopées aux antibiotiques et vouées à manger un maximum de soja ou de maïs venu de l'autre côté de la planète ou de farines animales parfois contaminées. Il en va de même pour le sort des porcs, poulets et autres animaux destinés à terminer leur courte vie dans l'assiette des êtres humains, et surtout des êtres humains occupant l'hémisphère nord de la planète. Une planète, d'ailleurs, qui souffre du poids de cette production intensive de viande, tant la quantité d'eau nécessaire et les pollutions engendrées (gaz à effet de serre, nitrates dans les rivières…) sont démesurées. "LoveMEATender"raconte tout ça.
Ce documentaire interroge aussi sur les habitudes alimentaires considérablement modifiées avec le temps. Point de vue santé, la malbouffe et la surbouffe sont légion. Quant à la part du budget d'un ménage consacrée à l'alimentation, elle est passée de 80% dans les années 50 à 15-20% aujourd'hui. Ce qui mène également à poser la question du coût des aliments. Les prix planchers proposés en grandes surfaces ne représentent pas les coûts réels occasionnés par la production.
Dans "LoveMEATender", la parole est donnée à plusieurs intervenants. Des personnalités connues (Pierre Rabhi, Olivier De Schutter, Jane Goodall, Vandana Shiva…), ainsi que des agriculteurs. Tous témoignent des grands changements autour de l'élevage et du rapport à la viande. Un personnage revient souvent, André Pochon, agriculteur breton retraité. Attachant quant il revient sur son histoire et sur l'élevage à son époque. Militant inquiet quand il raconte la pollution des eaux ou l'élevage porcin façon grosse machine industrielle.
Quelques pistes d'action sont évoquées en fin de film : manger moins de viande, faire appel à des filières courtes, vérifier la provenance du produit… Et comme le souligne Yvan Beck, « la responsabilité est individuelle mais aussi collective. » D'où l'urgence de poser le débat au niveau politique et économique, « pour repenser fondamentalement l'industrie de la viande vers le choix d'une mode d'élevage respectueux et intégré ».
Extraits vidéo ici .
Un dossier d'accompagnement pédagogique du film a été édité en 2012 par Réseau IDée et Planète Vie.
En prêt, dans les centres de prêt : http://www.pointculture.be/mediatheque/documentaires/lovemeatender-tn43…
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