"Chaque personnage présent dans le court-métrage représente différentes attitudes que l'on observe face au changement climatique. De cette manière, le spectateur est amené à s'interroger à propos des mécanismes qui conduisent à l'inertie sociétale face à un phénomène qui menace pourtant l'existence de l'humanité. Le grand-père par exemple, entièrement absorbé par les journaux et l'actualité (par opposition à l'information), ne se rend pas compte de la fuite qui menace la maison : c'est seulement au moment où il relève vraiment la tête qu'il s'aperçoit des dégâts. Le jeune garçon représente pour sa part la génération à qui on laisse un monde bouleversé. L'adolescente, elle, tente d'alerter ses proches, mais malgré toute sa bonne volonté, elle n'arrive pas à se faire entendre. Alors que le père symbolise une forme de négationnisme, la mère elle représente l'illusion de l'abondance et la société de croissance. La situation va mal ? Consommons davantage !
Chaque parole prononcée par les personnages fait intelligemment référence à des faits de société, des observations bien actuelles. Par exemple, quand l'adolescente monte sur la table pour colmater la fuite, la première réaction est de condamner le fait qu'elle puisse salir cette table alors que celle-ci est inondée. Comment ne pas y voir un parallèle avec les militants de Notre-Dame-des-Landes, par exemple, souvent vilipendés pour leurs actions qui sortent des normes alors qu'on parle de la survie de la civilisation et de toutes les espèces. Alors que la jeune fille s'acharne pour faire sa part, sa famille lui rappelle qu'il faut faire confiance aux professionnels, de ne pas dramatiser... Et puis, que peut-elle faire ? Elle n'est qu'une « jeune » ! « Depuis quand les enfants nous font la morale » lâche le père. Comme un air de déjà vu ?" (commentaire de Mr Mondialisation)