Ces objectifs, tirés du référentiel de géographie1, s’associent transversalement avec d’autres issus des référentiels de français, mathématiques, sciences et d’éducation culturelle et artistique (ECA) :
Suite à une sortie à pied sur le lieu d’école du dehors, demander à chaque élève de dessiner, d’après ses souvenirs, le chemin (ou une partie) qu’il ou elle a parcouru, en se concentrant sur les éléments naturels (arbres, plantes, parc, rochers, etc.). Lui demander de légender son dessin.
L’enseignant·e organise un échange collectif et présente les dessins des élèves en leur demandant de relever les éléments semblables et différents.
Constats probables : certains points de repère se retrouvent sur plusieurs dessins et d’autres seulement sur quelques-uns. Les répertorier avec les élèves.
Question de recherche : « Comment peut-on faire pour vérifier si ce que nous avons dessiné est correct ? »
Laisser émerger les hypothèses des élèves et les noter. Les élèves devraient proposer spontanément de reparcourir le trajet pour le comparer à leurs dessins.
Refaire le trajet et photographier les points de repère « nature » répertoriés précédemment sur les dessins ainsi que d’autres éléments naturels qui interpellent les élèves. Arrivés sur le lieu d’école du dehors, structurer le trajet qu’ils et elles viennent de revivre en demandant aux élèves de réaliser ensemble une représentation schématique de celui-ci sur le sol, en utilisant des éléments naturels (branches, feuilles, etc.) récoltés autour d’eux. Veiller à ce que les repères « nature » présents sur le chemin soient montrés sur le schéma. Cela permet aux élèves de faire le lien entre le trajet vécu corporellement, émotionnellement et les dessins faits à l’étape 1, grâce à une représentation collective du trajet. L’enseignant·e photographie ce schéma pour le comparer ultérieurement avec les dessins initiaux, en classe.
Trier avec les élèves les photos réalisées, en retirant les photos illisibles (floues et ratées).
Analyser les photos restantes.
Cela permet de mettre en évidence l’impermanence de certains éléments, liée à leur cycle de vie, à la saison, à la météo, etc. (voir référentiel de sciences2).
Comparer les dessins initiaux avec la photo de la représentation collective du trajet et inviter les élèves à repérer les inexactitudes dans leur premier jet.
L’enseignant·e met à disposition des élèves un plan du quartier. Les élèves vont devoir, par petits groupes, essayer de se situer sur ce plan en indiquant où se trouvent l’école et le lieu d’école du dehors. Ils et elles vont ensuite tenter de retracer le trajet en y replaçant les éléments photographiés lors de la sortie.
Lors d’une troisième sortie, les élèves testent et vérifient leurs tracés sur le plan du quartier, en s’aidant des points de repère photographiés. Les enfants effectuent des corrections sur leur plan si nécessaire.
À chaque passage à l’un des points de repères photographiés, s’arrêter et demander aux élèves de noter sur une feuille leurs impressions sensorielles (images, odeurs, sensations, bruits, émotions). Par exemple : « cet endroit me rend joyeux car il est coloré/fleuri ».
Proposer à quelques élèves d’exprimer oralement au groupe leurs impressions. Cela permettra de mettre en évidence la subjectivité des perceptions de l’environnement de chacun·e.
Chaque groupe réalise une carte « sensible »3 du chemin pour se rendre de l’école au lieu d’école du dehors, en utilisant les photos et les impressions sensorielles et émotionnelles recueillies lors des sorties. La carte prendra une tournure plus artistique que géographique, faisant intervenir la subjectivité des élèves et mettant en avant ce qui les a marqué·es. Cette carte « sensible » pourra intégrer du dessin (p.ex. des couleurs sombres car « l’endroit fait peur »), du collage (p.ex. une épine, une feuille d’arbre), de la photo, du texte (p.ex. « l’endroit qui sent bon la fleur »), etc. La liberté sera laissée à chaque groupe de réaliser sa carte comme il le souhaite. À cette étape, autoriser à s’éloigner des règles de la cartographie conventionnelle (échelle, noms de rue...). Il s’agit d’une démarche subjective, créative et artistique, une « géographie du vécu »4.
La séquence peut se terminer par une présentation des cartes « sensibles » de chaque groupe.
Corentin CRUTZEN
1. Nouveau référentiel de formation historique, géographique, économique et sociale, pp. 79-86 : https://tinyurl.com/referentielFHGES
2. Nouveau référentiel de sciences, pp.36-38 : https://tinyurl.com/referentieldesciences
3. https://www.tousapied.be/articles/la-cartographie-sensible/
4. Voir notamment le projet mené à Mons : https://www.mons2025.eu/carte-sensible