Notre monde fait face à deux crises majeures, le dérèglement climatique et le déclin de biodiversité. Si la première est prise au sérieux, la seconde nous laisse trop souvent indifférents, d’autant que certaines espèces, moustiques ou plantes envahissantes, nous sont désagréables. Pourtant cette crise est bien réelle.
Nous ne comprenons pas sa nature, son ampleur colossale ni sa force implacable, et le terme de « puissance » ne lui est pas souvent associé. Comparée au climat et à ses extrêmes destructeurs, elle semble au contraire bien fragile, avec ses organismes en voie d’extinction et ses forêts tropicales malmenées. Et pourtant, une partie du vivant – moustiques vecteurs, pathogènes, virus ou bactéries, espèces exotiques résistantes – se défend opiniâtrement. Cette biodiversité-là semble bel et bien puissante… et peut causer des morts humaines par millions.
Pour éviter d’en être victimes, nous devons apprendre à utiliser cette puissance du vivant à notre bénéfice plutôt que de la détruire. Ce sont les écosystèmes en bonne santé et riches en biodiversité qui nous permettent de vivre, en assurant notre alimentation comme nos ressources en eau, et en régulant notre climat. Nous devons impérativement apprendre à y habiter durablement.