Éveiller à la diversité de la nature spontanée et à la beauté des nombreuses « mauvaises herbes » de leur environnement proche ; susciter l’émerveillement devant la nature ordinaire et ses stratégies.
La séquence qui suit est décrite telle qu’elle a été expérimentée par l’école maternelle Vert Vinâve de Vottem.1
Les élèves partent en balade dans le quartier, en dehors des jardins et des parcs, avec pour mission de repérer les plantes qui ont poussé sur le trottoir, entre deux pavés, entre les pierres d’un mur, au pied d’un poteau électrique...
L’institutrice demande aux enfants comment toutes ces plantes sont arrivées là et les élèves en débattent.
Ces enfants, qui ont déjà planté des graines l’année scolaire dernière dans le potager de l’école, sont d’accord pour dire qu’il faut planter une jeune pousse ou des graines pour avoir des plantes. Mais d’où viennent ces graines ?
Bien que l’un d’eux émette l’idée que les graines étaient peut-être déjà dans la terre, la plupart sont d’avis que quelqu’un a dû planter ces végétaux ou alors semer des graines. L’institutrice propose aux enfants d’interroger les riverains. Ceux-ci répondent qu’ils ont parfois planté des plantes ou des graines dans des pots sur leur terrasse ou dans leur jardin mais pas entre les pavés du trottoir ni dans les murs du quartier.
Il va falloir investiguer d’autres pistes. L’idée proposée par l’institutrice est de faire le nettoyage des dernières plantes qui subsistent dans le bac potager et de voir si, sans planter de graines, des nouvelles plantes se développent. Un mètre carré de terrain dans le jardin est aussi mis à nu en enlevant le gazon pour voir si des plantes y poussent « toutes seules ».
L’institutrice rappelle que pour que des plantes grandissent à partir d’une graine, il faut un certain temps. Des repères sont marqués au calendrier de la classe. Ils iront voir une fois par semaine, tous les lundis, si quelque chose se passe.
Et petit à petit, des plantes se développent dans les terrains d’observation. Une dizaine de plantes différentes sont
recensées après un mois et demi. Il y a même un petit arbre qui grandit. La conclusion est que la nature n’a pas besoin de nous pour pousser !
Parallèlement à ces observations, la discussion sur les graines qui arrivent « toute seules » est poursuivie et l’institutrice apporte des livres pour nourrir la réflexion à propos de la dissémination des graines. Une série de graines sont observées.2 Les graines de bardane piquent et s’accrochent aux poils des animaux ou aux vêtements. D’autres sont équipées d’une aile très légère. Quand on lance ces graines en l’air, elles redescendent en tourbillonnant lentement. Si on souffle dessus, elles s’envolent facilement…
Pour permettre aux enfants de faire une synthèse de leurs apprentissages, ils doivent associer des cartes qui représentent la plante avec le fruit, la graine, l’agent de dissémination et ensuite ils racontent ce qu’ils voient ou ce qui se passe sur chaque photo.
Pour clôturer ce projet, les élèves ont été se promener au Musée de l’éphémère tout proche de l’école. Les concepteurs de ce lieu ont, dans un terrain laissé en friche, décidé de « muséaliser » les plantes qui y poussent spontanément. Cette idée de transformer un terrain vague, un mur, un bord de chemin en musée peut se faire partout. Les élèves déposent au pied de plantes choisies un panneau indicateur en carton pour orienter le regard et donner une information aux visiteurs et visiteuses d’une autre classe invitée dans ce musée éphémère de la nature.
Autrices :
Sabine DARO et Raphaëlle STRIJCKMANS – enseignantes et formatrices à l’ASBL Hypothèse
Les enseignantes de maternelle de l’école Vert Vinâve de Vottem et leurs élèves
1. Pour plus de détails sur cette séquence
2. Si vous voulez prolonger la séquence, vous pouvez faire germer des graines et entamer la séquence « Graines à gogo » en 3 périodes, décrite dans le magazine édité par l’ ASBL Hypothèse : Sciences en Cadence n°2, nov-déc 2017, téléch. sur www.sciencesencadence.be