Pas facile d’expliquer les limites de notre monde physique, et plus spécifiquement d’attirer l’attention sur quelque chose d’aussi peu sexy que les ressources minières. C’est pourtant ce à quoi s’attaquent Philippe Bihouix et Vincent Perriot dans cet ouvrage.  
En attirant notre attention sur la finalité des ressources et la totale impossibilité de la croissance perpétuelle, P. Bihouix nous montre que notre monde se doit d’évoluer de manière plus responsable. 
Leur constat est sans appel et pourrait se résumer ainsi : si la consommation des ressources devait se poursuivre au rythme actuel, dans les 30 prochaines années, l’humanité aura extrait autant de ressources que durant toute son existence passée… Ajoutons à cela que la complexité croissante des technologies implique non seulement que la demande en matériaux croit sans cesse (avec tous les dégâts environnementaux que leurs minages et traitements génèrent) mais aussi que les composants des objets technologiques avancés (smartphones par ex.) incluent des amalgames métalliques complexes difficilement récupérables.
La voie à suivre ? Une meilleure réflexion sur les usages, accompagnée d’une mise en avant de solutions ‘low-tech’ lorsque c’est possible et d'une meilleure compréhension de la manière dont les technologies bouleversent nos sociétés et donc nos pratiques et notre perception même de ce monde en évolution. 
Notons, qu'avoir intégré à ce projet un auteur de BD de SF (V. Perriot) est un plus notable : son imaginaire donne un ton bien particulier à cette BD documentaire. Ses mises en images arrivent non seulement à illustrer les principales caractéristiques techniques du récit, mais aussi à leur donner une portée imaginaire - parfois poétique, parfois choquante - on ne peut plus parlante.
Une BD brillante d’un bout à l'autre, et un bon complément à la BD « Le monde sans fin » parue il y a quelques années. FdT