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Symbioses - Magazine - Editorial

Magazine Symbioses n°140 : Futur incertain - Anticiper et s’adapter

Symbioses 140 - Futur incertain - Anticiper et s’adapter

Face aux crises écologiques, nos espaces et nos modes de vie vont connaître de profonds changements dans les prochaines décennies. Lesquels ? Comment nous préparer à ces transformations lentes ou soudaines, et y préparer les apprenant·es ? Qu’est-il possible de mettre en place pédagogiquement pour regarder au loin et construire nos futurs ? Comment apprendre à atténuer les risques et à rebondir lorsque survient la catastrophe ? Sur le terrain éducatif, des associations, des écoles et des scientifiques développent des propositions inspirantes pour accroître la résilience individuelle et collective. Symbioses les a rencontrés.

Date de parution : mai 2024

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Editorial

Futur incertain - Anticiper et s’adapter

L’adaptabilité, une compétence d’avenir

 

En matière de prospective, une certitude : il n’y a pas de certitude. Le futur est pluriel. Rien n’est écrit. Tout est à construire, au présent, à force d’imagination et d’engagements. Enfin, il y a quand même une évidence : ces futurs ne seront pas simples. Les épisodes de chaleur extrême, de sécheresse, les tempêtes et inondations que nous avons connus ces dernières années vont s’accentuer, même dans les scénarios les plus optimistes.

 

Cela menace les écosystèmes, notre santé, notre économie, nos infrastructures, notre sécurité alimentaire et énergétique, notamment. Or, nous ne sommes pas préparé·es à l’augmentation rapide de ces risques climatiques. C’est ce qui ressort d’un rapport d’évaluation publié en mars dernier par l'Agence européenne pour l'environnement, basé sur les travaux d'une centaine de scientifiques.


Les trente glorieuses sont bien loin, nous entrons désormais dans les trente tumultueuses. Dans les prochaines décennies, les multiples crises environnementales et sociales vont profondément modifier nos espaces et nos habitudes de vie. Il va falloir s’adapter, qu’on le veuille ou non. En prêtant une attention particulière aux populations précarisées d’ici et d’ailleurs, de tout temps premières victimes de ces crises. Or, si dans les classes, les médias, les familles, les associations, on parle de plus en plus de la lutte contre les dérèglements climatiques, des façons de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, on y évoque par contre beaucoup moins les dimensions psychologiques et sociales d'adaptation à ces changements. C’est ce que les expert·es appellent la résilience, cette capacité qu’ont les individus, les collectifs et le vivant dans son ensemble, à anticiper, s’adapter et se transformer, face aux changements soudains ou plus lents.


A quoi ressemblera notre société, après-demain, dans un monde fluctuant aux écosystèmes déréglés ? Sommes-nous prêt·es ? Se poser cette question, ensemble, ce n’est pas jouer à se faire peur. C’est regarder au loin pour identifier au plus près nos vulnérabilités et nos forces, individuelles et collectives. C’est imaginer un futur, certes lucide, mais aussi désirable. Pour donner l’envie d’agir, sans attendre des lendemains qui (dé)chantent.

Évidemment, quels que soient nos diagnostics, nos prévisions ou nos rêves, rien ne se passera exactement comme nous l’imaginons. Dès lors, à défaut de boule de cristal, l’adaptabilité semble LA compétence d’avenir, tant pour les professionnel·les de l’éducation que pour leurs apprenant·es. Pas de celles qui nous font accepter des flexi-jobs, mais cette capacité à lâcher prise, à accueillir l’incertitude et à rebondir. Les équipes éducatives l’ont déjà expérimenté lors de la pandémie de Covid ou les inondations.


Soyons clair : il ne s’agit pas d’accepter béatement ce qui risque de nous tomber sur la tête ou ce que d’autres vont décider pour nous. Nul aveu d’impuissance. La résilience doit nécessairement aller de pair avec la résistance, tout comme l’adaptation aux dérèglements climatiques ne doit pas éteindre la lutte contre ce qui les génère : les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit de transformer les risques et les chocs en opportunités de transformation individuelle et collective. Prendre davantage conscience de nos interdépendances, tisser dès aujourd’hui des liens d’entraide et de solidarité. Prendre soin de soi, des autres et de l’environnement. Bref, se préparer au pire et préparer le meilleur.

 


Christophe DUBOIS, Directeur du Réseau IDée


 

Christophe Dubois

Directeur général 

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