Youpi, il fait beau… quoique !

Mobilisation

A partir d’albums de jeunesse dont les histoires se déroulent principalement à l’extérieur, les élèves sont invité·es à observer les tenues vestimentaires des personnages au fil des pages. Accompagné·es par l’enseignant·e, les enfants font le constat que ces vêtements varient en fonction de la météo.¹

Découverte des éléments d’un bulletin météorologique

L’observation du ciel

Les élèves sortent pour observer le ciel et les nuages et gardent une trace de leurs observations à travers un dessin. L’enseignant·e propose ensuite des photos de ciels qu’ils sont invités à comparer. Sur certaines, on constate la présence de nuages, de différentes formes et différentes couleurs. Ensemble, les enfants choisissent la photo qui correspond le mieux au ciel observé. Elle est ajoutée au calendrier de la classe. Cette opération sera répétée au fil des jours. Si aucune photo ne correspond clairement au ciel observé, l’enseignant·e photographie celui-ci et ajoute cette photo à leur collection.

Le vent

L’enseignant·e utilise une manche à air et explique aux élèves le fonctionnement de cet outil. Chaque jour, ils l’observent pour identifier la présence de vent et qualifier son intensité (faible, modérée, forte) et ajoutent cette information au calendrier de classe. Un bulletin météo quotidien se constitue petit à petit en classe.

La température

Dans les albums consultés, les élèves ont soulevé l’idée que les personnages portaient une robe légère, un t-shirt, un short, une casquette parce qu’il faisait chaud, ou bien un bonnet et une grosse veste car il faisait froid. L’enseignant·e les invite à 
sortir pour ressentir et qualifier la température extérieure. 
Les sensations exprimées par chacun·e sont différentes. L’enseignant·e leur propose alors de confronter leurs ressentis à la température affichée sur le thermomètre. Une discussion s’engage sur le lieu d’installation du thermomètre dans la cour. Des activités sont ensuite proposées aux élèves pour comprendre le fonctionnement de cet outil qui sera utilisé pour relever quotidiennement la température.

Un rituel qui s’installe et évolue

Au fil des découvertes, le bulletin météo de la classe se complète, les données consignées par les élèves se basent sur leurs observations du réel et l’utilisation des outils (manche à air, thermomètre…). En plus d’enrichir le coin météo de la classe, ces informations sont affichées quotidiennement sur un panneau dans la cour de récréation.

Se décentrer, se questionner et agir

L’activité météo est aussi un point de départ pour apprendre aux élèves à appréhender d'autres points de vue que le leur dans l’analyse d’une situation météorologique critique, à utiliser leurs connaissances scientifiques pour les aider à se positionner.
Par exemple, depuis plusieurs jours, il fait chaud, le soleil brille, le vent est faible, le ciel est bleu, sans un nuage à l’horizon, il ne pleut pas². De notre propre point de vue, cette situation est a priori agréable. Nous profitons de la lumière et de la chaleur du soleil, nous vivons diverses activités à l’extérieur… Mais qu’en disent les agriculteurs, par exemple ? Qu’en est-il des champs et des cultures ? Cette chaleur, cette absence de pluie sont-elles toujours aussi positives ? Pour la nature, quels sont les effets de cette situation ?
Les élèves sont amené·es à identifier des points de vue différents sur la météo de la semaine et ceux-ci sont notés.
Ce questionnement peut aussi mener à des observations plus larges, proches du vécu des enfants, relatives à l’énergie par exemple (présence d’éoliennes, de panneaux solaires…), à l’eau (à quoi sert-elle ? que se passe-t-il quand il en manque, ou quand il y en a trop ?). Tout cela peut aussi déboucher sur des actions pour soutenir la nature (installation d’abreuvoirs pour les oiseaux, plantation d’un arbre…) et faire évoluer les comportements.

Sabine Daro, Marie Dethier, Florence Richard – Enseignantes et formatrices à l’asbl Hypothèse
Les enseignantes de maternelle de l’école communale de Limbourg et leurs élèves.

<sup>1. Pour voir la démarche complète (sans le volet “se décentrer, se questionner et agir”) nous vous invitons à consulter le magazine Sciences en cadence n°25, édité par l’asbl Hypothèse : https://sciencesencadence.be   
2. D’autres situations météorologiques peuvent être propices à cette démarche : longue période de pluie, de gel, de vents forts, etc.</sup>