Dans ce récit paru un an après la catastrophe, l'auteur, Français vivant à Tokyo où il enseigne la littérature, revient sur les heures et les jours qui ont suivi cette catastrophe. Il relate comment il a vécu le tremblement de terre à Tokyo, puis les répliques incessantes, les informations terribles venant du Nord - le tsunami dévastateur, puis les explosions nucléaires - la panique s'emparant des gens, les expatriés qui s'enfuient. Après avoir brièvement quitté Tokyo pour Kyoto, l'auteur décide avec sa compagne de partir vers le Nord, à bord d'une camionetteremplie de vivres et de médicaments, aider les réfugiés, mais aussi constater, noter, relater le désastre indicible. C'est vers Fukushima que Michaël Ferrier se dirige, après avoir quitté Tokyo, parcouru le littoral dévasté, pour approcher au plus près de la zone interdite. Un périmètre de 20 kilomètres autour de la centrale nucléaire éventrée, des routes et des villages fantômes.
L'auteur revient sur le déroulement de la catastrophe et ses enchaînements dramatiques, tentant aussi d'en sonder les responsabilités, les causes. " On peut très bien vivre dans des zones contaminées : c'est ce que nous assurent les partisans du nucléaire. Pas tout à fait comme avant, certes. Mais quand même. La demi-vie. Une certaine fraction des élites dirigeantes - avec la complicité ou l'indifférence des autres - est en train d'imposer, de manière si évidente qu'elle en devient aveuglante, une entreprise de domestication comme on en a rarement vu depuis l'avènement de l'humanité. "
L'auteur a parcouru les zones à la limite de la zone interdite, a recueilli divers témoignages et nous relate ici les moments de panique et de désolation qui ont suivi la catastrophe: depuis les réactions de stockage et la pénurie qui s'ensuit, les dégâts matériels, le relief des côtes bouleversé, les pertes humaines, les réactions de panique... et l'attitude du gouvernement japonais et des gouvernements occidentaux.