« Tchernobyl » à Saint-Gilles
« Tchernobyl » à Saint-Gilles
Août 2023, par Corentin Crutzen
Un article du magazine Symbioses n°137 : Prêts pour la révolution énergétique ?
Aborder le nucléaire en 6e secondaire fait partie des programmes, mais comment ne pas réduire cette matière à des apprentissages scientifiques ? Le Lycée Intégral Roger Lallemand (LIRL) à Saint-Gilles a décidé d’en faire un projet transdisciplinaire de trois semaines intitulé « Tchernobyl ».
« J’ai rarement vu autant d’intérêt de la part des élèves pour un module, raconte Alice Primi, enseignante de géographie au LIRL. L’intérêt de nos modules transdisciplinaires est d’aborder un thème selon différents enjeux et ainsi d’intéresser le plus grand nombre. »
Cette école communale à pédagogie active de Saint-Gilles, en Région bruxelloise, en a d’ailleurs fait sa spécificité. Durant le mois de février, les élèves de 6e secondaire ont donc abordé le nucléaire au travers des cours de sciences, de math, d’histoire, de géographie et d’anglais.
Ils ont ainsi décodé les principes physiques de l’énergie nucléaire et de la radioactivité dans le cours de sciences. « L’objectif est de leur fournir des connaissances de base sur ce qu’est le nucléaire, comment cette énergie est produite mais aussi de proposer des outils pour comparer les différentes formes de production d’énergie ainsi que leurs impacts en termes environnementaux (CO2, déchets, etc.) », explique Déborah Gay, enseignante de sciences au LIRL. Le nucléaire est également abordé, sous l’angle de l’histoire des sciences, par un groupe interclasse de 4e et 5e dans le cadre d’un projet libre mené, chaque vendredi, à l’initiative des élèves eux-mêmes.
Cette thématique permet également d’apprendre les exponentielles en mathématiques et d’aborder le contexte de la guerre froide en histoire. En géographie, c’est sous l’angle de ses effets sur le territoire que le nucléaire est ausculté, notamment au travers de l’aménagement du territoire, des impacts sur la gestion de l’eau, de l’extraction de l’uranium ou encore des catastrophes nucléaires. « Pour la plupart des élèves, c’était une découverte. Ce qui les surprend beaucoup, c’est la durée de vie des déchets radioactifs ainsi que le nombre de réacteurs nucléaires à l’échelle mondiale », commente Alice Primi. L’enseignante aborde également les enjeux actuels du nucléaire en Belgique. Une manière d’apprendre en contextualisant et en tissant des liens entre les disciplines. De quoi ouvrir l’esprit des élèves à la compréhension et la complexité de ce sujet d’actualité.
