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25 janvier 2011 à Mundo B
Le 25 janvier dernier, à Mundo-B (Bruxelles), les associations bruxelloises d'Education relative à l'Environnement rencontraient celles du secteur socioculturel. Un regard croisé entre deux sphères qui commencent à se rapprocher mais qui se méconnaissent encore trop, alors qu'elles peuvent travailler de manière complémentaire, à l'amélioration de la qualité de vie, pour tous. Au programme : ateliers d'échange, speed-dating, etc.;
L’Education relative à l'Environnement (ErE) peut être un outil d’émancipation, d’action et de justice sociale, d’épanouissement et d’amélioration de son cadre de vie et de la société. C’est en partant ce postulat que les associations Réseau IDée et Green ont décidé de consacrer la 10e édition de leur traditionnelle « Journée bilingue d'échanges des acteurs de l'ErE agissant en Région bruxelloise » au thème « éducation à l’environnement et travail social ».
Dans une optique de croisement de regards, des membres de différentes organisations issues tantôt du secteur de l’éducation à l’environnement (Natagora avec son projet « Nature pour tous », Rencontre des Continents, Institut Eco-Conseil, …) tantôt du secteur social (CPAS de Molenbeek, Service d’Accrochage Scolaire de Mons, …) étaient invités à confronter leurs idées et méthodes sur base de leurs expériences éducatives respectives.
Première étape de la journée : quatre présentations pour entrer dans le thème. Succédant à Jef Peters, éditeur traitant de la dimension sociale du Développement durable, l’intervention de François Beckers (téléchargez le fichier pdf) interpella tout particulièrement. Cet ancien travailleur social aujourd’hui chargé de mission pour le service pédagogique du Réseau IDée, développe le concept d’éco-citoyenneté, né de la convergence des préoccupations environnementales et sociales. Par le biais de l’une de ses précédentes démarches en tant qu’éducateur, F. Beckers illustre toute la difficulté que cela représente de proposer des outils et une méthodologie adaptés aux objectifs du secteur social. « On a amené un jour des jeunes faire une petite visite du Zwin. Pendant la visite, certains jeunes s’éloignent, quittent le groupe, vont directement sur les dunes et mettent leur mp3 à fond. Dans la réflexion qu’on a pu avoir après, on a fait le constat qu'on les avait emmenés vers quelque chose qui nous semblait bien, qui nous semblait important, mais qui pour eux ne signifiait absolument rien. Que du contraire, cela généra un stress, le silence était oppressant. Ils devaient avoir leurs repères pour pouvoir s’y sentir bien et donc ils ont fait péter la musique en plein milieu du Zwin ». L’anecdote définit clairement le principal défi à relever : Comment adapter l’ErE aux missions du travail social ? Comment rendre l’action éducative progressive et adaptée au cadre de vie de chacun ? « Il s’agit d’éduquer davantage "par l’environnement", que "pour l’environnement", de donner les moyens à la personne de s’émanciper, de développer ses capacités, de construire du lien social pour peut-être, au final, espérer lui rendre une capacité citoyenne… éco-citoyenne ». Après François Beckers, Andréa Urbina (téléchargez le fichier pdf), de Bruxelles Environnement, nous rappelle l’importance d’associer les riverains dans la gestion des parcs urbains, à Bruxelles : « La participation est au centre de cette démarche. C’est la base, tant pour répondre à leurs besoins que pour qu’ils réinvestissent leur société. Cet investissement permet de rétablir le dialogue entre les citoyens et les décideurs afin d’échanger et de progresser ensemble. Le bénéfice perçu est sans équivoque : au plus les gens se sentent écoutés et existés à travers leur participation citoyenne, au moins les espaces publics sont dégradés ». Pour clore cette première salve d’initiatives et de réflexion, le CPAS de Molenbeek (téléchargez le fichier pdf) exposa le fonctionnement de sa « cellule énergie » dont le rôle est de sensibiliser à l’environnement les publics précarisés de la commune.
Au-delà des réflexions sur les liens à établir entre éducation à l’environnement et travail social, la journée était aussi l’occasion de faire se rencontrer concrètement les deux secteurs. Et quoi de mieux pour multiplier les rencontres qu’un « speed dating » associatif. Durant plus d’une heure, les différents acteurs de l’ErE sont passés de table en table où étaient installés les participants évoluant dans le secteur social. Ces entrevues en petits groupes ont permis de développer d’une façon plus approfondie en quoi consiste concrètement le travail de chacun et d’enrichir la réflexion sur les points communs qui lient les deux démarches. Les discussions et échanges d’idées se poursuivant même lors de la pause déjeuner.
Plus tard dans l’après-midi, des tables rondes et ateliers d’échange (téléchargez le fichier pdf) réunissaient les participants. Objectifs ? Echanger sur leurs pratiques, partager leurs compétences, leurs savoir-faire, s’enrichir de nouvelles expériences et découvrir divers outils et initiatives pédagogiques. Huit ateliers diversifiés, faisant le pont entre le social et l’écologique : d’une présentation de l’ancrage social de la formation d’éco-conseillers proposée par l’Institut Eco-Conseil, à l’initiative bruxelloise « Bouillon Malibran » autour de la cuisine durable et interculturelle, en passant par un Totem fabriqué à partir de déchets, avec le « Cercle Déchets d’Oeuvres ».
Certaines personnes se connaissaient déjà, d’autres se sont découvertes. Les discussions ont fait germer d’éventuels projets communs et de nombreuses possibilités se sont dessinées dans le bouillonnement d’enthousiasme ambiant. « Comme chaque année, cela m’a permis de rencontrer de nombreux organismes et de faire le plein d’idées », lançait joyeusement une participante à Dominique Willemsens, cheville ouvrière de la journée. Les perspectives de collaboration entre les deux sphères sont en effet multiples, pour que l’éducation à l’environnement devienne un véritable outil d’émancipation, de justice sociale et de bien-être.
Dominique Willemsens - Envoyer un mail - 32 2 286 95 70