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La créativité, fil conducteur du C-paje

La créativité, fil conducteur du C-paje

La créativité, fil conducteur du C-paje

1er trimestre 2021, par Sophie Lebrun
Un article du magazine Symbioses n°129 : L'environnement (se met) en scène


Rap, théâtre-action, impro, conte, street art, cinéma d’animation... L’artistique occupe une place de choix dans la palette d’activités proposées par le C-paje (Collectif pour la Promotion de l’Animation Jeunesse Enfance) aux jeunes de 10 à 20 ans et aux professionnel·les de l’éducation.


« Tant en animation qu’en formation, la créativité est notre fil conducteur : utiliser un type d’art pour mener une réflexion sur une question sociétale et développer son esprit critique », indique Fabrice Ruwet, formateur et animateur. Avantage de l’expression artistique : « Elle est plus libre, moins régie par les règles de la société », appuie son collègue Jonathan Winthagen, qui anime des ateliers rap. « Les contextes dans lesquels on intervient (école, association, IPPJ…) ont aussi leur propre cadre, plus ou moins fermé. On arrive avec une dimension créative, et on ne donne pas trop de consignes, pour que le résultat soit proche de la réalité du jeune. » « Par un médium artistique, enchaîne Fabrice Ruwet, on lui donne la possibilité de s’exprimer, de traduire ce qu’il ressent - ce qui n’est pas évident. »

Le rap est un de ces médiums, dont les jeunes se sentent proches puisque c’est le genre musical qu’ils écoutent le plus. « Il permet de mettre des mots sur des émotions, et faire de la poésie au final, sans passer pour un “intello”. Historiquement, le rap est une culture de la rue et de la contestation » rappelle Jonathan Winthagen. En animation (courte ou sur la durée), les jeunes pratiquent l’écriture, le rythme, le sampling, et l’enregistrement, voire le clip.

Quand le choix de la thématique leur est laissé, les questions environnementales en tant que telles ne sont pas les plus plébiscitées, constate l’animateur, surtout par des jeunes socialement fragilisé·es qui ont « d’autres préoccupations directes. » Cela dit, en atelier rap, le thème de la (sur)consommation s’invite en général dans la réflexion, en réponse aux sujets « grosses bagnoles, fringues et argent, que les jeunes amènent souvent d’emblée, imitant des rappeurs populaires. » A l’inverse, l’expression rap peut s’inviter dans un contexte où on ne l’attend pas forcément. Par exemple dans un projet potager mené par le C-paje dans une IPPJ. Le jardinage, interrompu par l’hiver, a fait place à un atelier rap... version légumes : « On a créé des instruments de musique en légumes (flûtes de carotte...), enregistré et samplé les sons, et rappé dessus. »

Infos : www.c-paje.be

 

Symbioses 129

Photos : ©c-paje.be

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