Observons la biodiversité sous l'angle de la biologie et des sciences naturelles.
Les sciences jouent un rôle important pour la biodiversité car elles permettent de l’étudier, à la fois sur le plan quantitatif et qualitatif. De nombreux·ses scientifiques étudient des espèces et en découvrent de nouvelles chaque année.
Bien que les recensements scientifiques tentent d’être les plus exhaustifs possibles, on remarque qu’ils restent partiels et comportent un certain degré d’incertitude.
Ainsi, 1 gramme de sol forestier contient approximativement 1 milliard de bactéries, 1 million de champignons, des centaines de milliers de protozoaires, 1 millier de nématodes, etc. Cet exemple nous montre à quel point il est difficile de mesurer précisément le nombre d’espèces qui existent sur Terre, et donne une indication sur notre méconnaissance en la matière.
Il est donc important de garder un recul critique sur les données scientifiques qui nous sont communiquées en terme de chiffres (voir chapitre « Comprendre les rouages des indicateurs »), et de plutôt les envisager comme des indicateurs de grandeur.
Cependant, il existe bel et bien un consensus scientifique sur le déclin alarmant de la biodiversité (voir chapitre « Un déclin mondial »), déclin dont les causes sont majoritairement les activités humaines. Autrement dit, une seule espèce (l’Humain) est en train de détruire et d’influencer la vie de millions d’espèces vivant sur Terre.
Le concept de « biodiversité » se définit selon 3 niveaux qui se distinguent et interagissent entre eux :
À ces trois niveaux, nous pouvons ajouter la diversité fonctionnelle, soit l’ensemble des « fonctions » jouées par ces différentes composantes.
Les sciences de la biodiversité sont un domaine multidisciplinaire regroupant des expertises provenant tant de la biologie, de l’écologie, de l’économie que des sciences politiques.
Source : résumé du rapport IPBES, Citoyens pour le climat. Crédit : Citoyens pour le climat
Crédit : pxhere
Nous nous concentrerons ici essentiellement sur l’étude biologique de la biodiversité.
Les connaissances scientifiques produites par les biologistes et naturalistes en Belgique et dans le monde concernant la biodiversité permettent d’en faire un état des lieux et de mesurer celle-ci sur un territoire donné (voir les rapports Planète Vivante Belgique 2020 et Planète Vivante 2022 du WWF, ainsi que L’état de l’environnement wallon dans son volet Biodiversité). Ces connaissances sont également une aide précieuse pour la prise de décisions quant aux politiques de conservation et de restauration de la nature.
L’une des activités les plus accessibles pour chacun·e d’entre nous est de sortir observer la nature qui nous entoure et de l’observer, l’étudier. Comme on dit souvent, « on protège ce qu'on aime, et on aime ce que l’on connait ». Dès lors, pour découvrir et mieux connaître la biodiversité qui nous entoure, place à son observation et à son identification (voir activité « clé en main »).
Afin de découvrir et prendre conscience de la diversité des formes de vie, en essayant de déterminer les espèces trouvées et en réfléchissant aux interrelations entre ces espèces et leur milieu, et à l’impact des activités humaines sur ceux-ci.
Activité adaptée de 2 à 20 personnes, dans le cadre d’une balade guidée ou d’une animation « nature », de 30 minutes jusqu’à 1h30.
Les sciences participatives sont des programmes scientifiques qui associent les citoyen·nes à la collecte de données scientifiques (notamment naturalistes) selon des protocoles précis.
Elles bénéficient aujourd’hui d’innovations technologiques tels que les smartphones et applications facilitant le partage de données avec des images et une géolocalisation.
Pour les citoyen·nes, non spécialistes, outre le fait de participer et de se sentir utiles, c’est un prétexte à observer, découvrir et comprendre la nature.
éd. Réseau Ecole et Nature - Réserves Naturelles de France, 2013.
Découvrirez comment mettre en place des actions locales de sciences participatives.
(fiche N°26, pp.126-129)
Chaque année, en hiver, Natagora invite les citoyen·nes à compter les oiseaux qui visitent leur jardin au travers du « grand recensement des oiseaux de jardin ».
Et en été, place aux papillons, avec « Le grand recensement des papillons de jardin ».
Pour chacun de ces projets, Natagora met à disposition un site internet dédié avec toutes les informations nécessaires ainsi que des outils d’identification.
Cet autre projet de sciences participatives permet d’évaluer la qualité de l’air autour de chez soi en étudiant les différentes espèces de lichens qui poussent sur les arbres.
éd. Fédération Canadienne de la Faune, 2017.
Sous ce terme un peu bizarre se cache une activité de découverte de la biodiversité consistant à identifier, avec le public, dans un temps imparti et sur un espace délimité, un maximum d’espèces vivantes (oiseaux, insectes, plantes, champignons, mousses, lichens, etc.). Le but est d’éveiller les participant·es à la biodiversité insoupçonnée qui existe sous leurs yeux, proche de chez eux.
À l’aide d’applications d’identification, les participant·es partent ainsi à la découverte de leur environnement proche pour y recenser la biodiversité. Une activité de sciences participatives qui se fait en équipes, encadrés par un animateur ou une animatrice.
Cette activité se prête bien à des évènements autour de la nature et de la biodiversité organisés dans les communes ou par des associations locales.
Éducation-Environnement a récemment organisé un bioblitz à Liège pour ses 50 ans. Le petit compte rendu de celui-ci vous donnera un aperçu de cette activité.
Toutes ces applications proposent des résultats classés selon un certain degré de certitude quant à l’identification. Pour une identification certaine, il est conseillé de l’associer à une clé de détermination spécialisée.
permet d’identifier n’importe quelle espèce sauvage (faune et flore) en Europe à partir d’une photo. Cette application est reliée à la plateforme observation.be permettant un encodage automatisé.
aide à identifier une plante à partir d’une photo. Cette application française permet également de participer à des programmes de sciences participatives en France.
permet d’identifier des oiseaux d’après l’enregistrement de leur chant ou cri. Elle est disponible en français.
permet d’identifier des champignons d’après leurs photos.
Cette animation se base sur le Géocaching, un jeu mondial s’apparentant à une chasse aux trésors où les participant·es disposent des coordonnées GPS d'une cache contenant une boîte qu'ils et elles doivent trouver.
Pour adapter ce concept à une animation autour de la biodiversité, il est conseillé de glisser dans les boîtes des informations sur le milieu local, sa faune, sa flore, etc., p.ex. sous forme de QR Code. Il est également possible d’inviter les participant·es à identifier et inventorier eux-mêmes, autour de la cache, des éléments floristiques ou faunistiques. Elles pourront ainsi être capitalisées sous forme de sciences participatives à l’aide d’un site internet ou d’une application (telles que celles citées plus haut).
Cette activité, réalisable uniquement en extérieur, peut être mise en place au sein d’une commune, d’un parc naturel, d’une réserve naturelle ou encore d’un parc national pour faire découvrir la richesse de la biodiversité du lieu.
> Télécharger une fiche animation pour réaliser un géocaching (éd. Réseau École et Nature - Réserves Naturelles de France, 2013)
> Télécharger une fiche d’activité pour réaliser une chasse au trésor intergénérationnelle (éd. Biodiville)
> Retrouver un exemple de géocaching réalisé par le Parc Naturel Burdinal Mehaigne sur le paysage et l’histoire locale.
éd. Ademe, 2022.
Cette opération au nom un peu loufoque a pour but d’observer la vie du sol (près de) chez soi. Originaire du Canada, cette action a été ensuite reprise chez nous, notamment par Bruxelles Environnement qui a réalisé une vidéo expliquant son principe.
Cette action toute simple permet d'observer la dégradation d'une matière naturelle (le coton du slip!) par des organismes vivant dans le sol, et de sensibiliser à l’importance du maintien de sa qualité. Le sol est en effet un patrimoine naturel fragile participant à la régulation des cycles naturels (eau, azote, carbone, phosphore) et du climat. Il est aussi le socle de la vie et de notre alimentation. Un sol en bonne santé est donc important pour maintenir une biodiversité riche.
Cette opération peut être mise en place dans le cadre d’actions communales et/ou locales d’observation et de préservation de la biodiversité. La récolte des données des participant·es permettra en outre cartographier l’état de santé des sols sur un territoire donné.
Vous pouvez également tester la qualité de votre sol grâce à ce guide (éd. Bruxelles Environnement, 2023)
éd. Biodiville.
L’un des intérêts d’un stand d’animation est qu’il peut être installé sur un lieu stratégique de fort passage, et permettre ainsi de toucher un maximum de personnes lors de vos évènements (fêtes de la nature, fête de l’arbre, etc.). Par ailleurs, si vous prévoyez de réaliser des activités de type atelier ou visite dans des espaces extérieurs, un stand d’introduction et/ou de conclusion peut s’avérer très utile.
Vous trouverez plein d’idées pour animer votre stand dans cette fiche d’activité.
éd. SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement, 2023.
Découvrez une définition simple de la biodiversité ainsi que les causes et conséquences du déclin actuel au travers de ces deux articles, disponibles sur le site de la stratégie fédérale pour la préservation de la biodiversité « BeBiodiversity ». Une introduction simple et claire pour comprendre les enjeux de la perte de biodiversité.
éd. Le réveilleur, 2018
La biodiversité, c’est un peu plus compliqué qu’on ne le pense parce que c’est à la fois la diversité génétique au sein d’une espèce, la diversité des espèces et la diversité des écosystèmes. Cette vidéo de vulgarisation vous aidera à mieux comprendre le concept de biodiversité dans son ensemble.
éd. Jonathan Dumas, 2020.
Cette courte vidéo en sketch note vous permet de comprendre les 3 niveaux de biodiversité : la diversité des écosystèmes, la biodiversité des espèces et la biodiversité génétique. Un concept qui paraît parfois compliqué mais vous paraîtra limpide après avoir visionné cette vidéo d’un prof de sciences très pédagogue.
publié par le WWF, 118 p., 2022.
La biodiversité de notre planète disparaît à un rythme effarant : depuis 1970, les populations d’animaux sauvages ont connu un déclin moyen de 69 %. Or, les humains ne prospèrent que si la nature prospère aussi. Dans ce rapport, vous trouverez des données chiffrées sur la chute de biodiversité dans le monde, les causes et les impacts de celle-ci ainsi que des pistes de solutions.
publié par WWF-Belgique, 136 p., 2020.
En collaboration avec plusieurs associations belges de protection de la nature, le WWF a développé un Indice Planète Vivante pour la Belgique, présenté dans ce rapport, avec des chiffres clés et des pistes de solutions pour l’avenir. Cet indicateur démontre une tendance moyenne très légèrement positive pour la biodiversité en Belgique, entre 1990 et 2018. Une tendance générale à nuancer cependant en fonction des groupes d’espèces et des habitats.
L’environnement et la biodiversité sont des matières à la fois fédérales et régionales. En effet, ce sont les régions qui appliquent les réglementations décidées au niveau national, européen et international. Chaque région produit ainsi régulièrement des rapports sur l’état de la biodiversité régionale.
En Wallonie : le rapport “L’environnement wallon en 10 infographies : biodiversité”
éd. SPW Environnement, 20 p., 2021.
A Bruxelles : la brochure “La biodiversité à Bruxelles” et le rapport de synthèse de l’état de l’environnement.
éd. Bruxelles Environnement, 48 p., 2010.
éd. Bruxelles Environnement, 25 p., 2022.
communiqué de presse publié par l’IPBES, 15 p., 2023.
Ce rapport passe en revue les plus récentes données, analyses et options de gestion disponibles sur les espèces exotiques envahissantes (EEE), considérées comme l’une des cinq menaces importantes qui pèsent sur la biodiversité. Ce communiqué de presse donne les grandes lignes du rapport ainsi que quelques chiffres clés qui en ressortent. En complément : en savoir plus sur les EEE en Belgique, sur le site du SPF.
articles issus du Carnet des espaces naturels N°2, éd. Ardenne et Gaume, pp.6-27, 2019.
Vaste concept aux champs de possibles variés, les sciences participatives, présentées dans ce dossier, se sont développées intensivement ces dernières années. Elles déploient des résultats prometteurs, allant du progrès dans les connaissances scientifiques ou du territoire, à la conscientisation politique, tout en étant vectrices d’éco-citoyenneté. Toutefois, pour qu’elles puissent remplir pleinement leurs potentialités, et notamment qu’elles se concrétisent en actions de terrain, de nombreux défis restent à relever...
article issu du magazine Symbioses N°133 « Biodiversité : tous reliés », éd. Réseau IDée, 2022.
Cet article reprend, de manière synthétique, quelques chiffres importants sur la chute de biodiversité en Belgique et dans le monde. Une excellente manière d’avoir, en un rapide coup d’œil, une idée du déclin en cours et de l’impact des activités humaines sur la biodiversité. Et plus largement, l’ensemble de ce dossier est axé sur la biodiversité et vous apportera des éclairages intéressants sur cette thématique.
éd. Muséum National d’Histoire Naturelle (France), 2021.
Alors que la connaissance scientifique n’a jamais été aussi dense et que la préservation de la biodiversité n’a jamais été aussi urgente, comment élaborer une expertise fiable et transparente ? Au travers de cet article, vous découvrirez comment s’élabore l’expertise scientifique en matière de biodiversité.
produit par Engage, 2023.
Accessible uniquement après inscription gratuite et disponible jusqu’au 31/12/2024.
Dans ce parcours en ligne, une vingtaine de spécialistes de la biodiversité vous éclairent et partagent leurs expériences. Vous y découvrirez la biodiversité et ses enjeux au travers d’un parcours en 5 modules. En lien avec l’aspect scientifique de la biodiversité, nous vous conseillons le module 1 « La biodiversité et ses enjeux ».
éd. Université Virtuelle Environnement et Développement Durable (UVED), 2015.
L'objectif de ce parcours de formation "Biodiversité" est d'amener les apprenant·es à mieux comprendre ce qu'est la biodiversité et les enjeux qui lui sont associés en matière de développement humain et territorial (culture, santé, ville, agriculture, etc.).
Nous vous conseillons plus particulièrement quelques vidéos du premier module « Biodiversité : définition et enseignements des crises du passé » : #2 Définition de la biodiversité (7 min 33); #7 État actuel de la planète et de la biodiversité (8 min 06); #8 Biodiversité : perception et usage (10 min 22).
chapitre 4 issu du B.A.-BA du climat et de la biodiversité, produit par le CNED, 2023.
Le B.A.-BA du climat et de la biodiversité est une formation permettant d’acquérir les connaissances fondamentales sur le changement climatique et la biodiversité. Dans ce chapitre, vous découvrirez : les points clés qui définissent la biodiversité et les écosystèmes ; les causes de la crise de la biodiversité ; les solutions à envisager pour préserver le vivant et ainsi contribuer à la lutte contre le changement climatique.
éd. Arte, 2021.
En septembre 2020, le WWF annonce que l’Indice Planète Vivante a chuté de 68 % entre 1970 et 2016. Et chaque année, la Liste Rouge des espèces menacées d’extinction, établie par l’UICN, s'allonge. Mais comment mesure-t-on la perte de la biodiversité, alors qu’environ 80% des espèces vivantes sur la planète sont encore inconnues ? Découvrez-le dans cette courte vidéo très bien illustrée.
épisode du podcast « Pour que nature vive », produit par le Muséum national d'Histoire naturelle (France) et Création Collective
Depuis des décennies, les scientifiques sonnent l’alarme. Allons-nous droit dans le mur ? Changements climatiques, extinction de la biodiversité, nous vivons bien la 6e grande crise de l’Histoire. Mais quand arrivera le point de bascule ? Et surtout, quelles conséquences pour le Vivant ? Nous n’en savons rien ! C’est le constat qui est posé dans cet épisode avec Bruno David, paléontologue et biologiste, président du Muséum national d’Histoire naturelle.
épisode du podcast “Pour que nature vive”, produit par le Muséum national d'Histoire naturelle (France) et Création Collective
La taxonomie est cette science essentielle qui vise à connaître, classer et nommer la nature. Parmi ses innombrables vertus, elle permet de connaître les espèces rares et pousse à mieux préserver les équilibres du vivant. Mais notre ignorance reste gigantesque : 80% du Vivant nous échappe encore et toujours. D’où l’importance de mieux nommer et expliquer la nature, comme l’explique dans cet épisode Philippe Grandcolas.
épisode du podcast “Pour que nature vive”, produit par le Muséum national d'Histoire naturelle (France) et Création Collective
Et si les plus grandes innovations pour répondre au défi de la transition écologique, économique et sociétale existaient déjà, sous nos yeux ? C’est le point de départ du biomimétisme, une approche scientifique et philosophique qui consiste à s’inspirer du Vivant pour produire de manière plus sobre, plus écologique. Une véritable révolution pour le bien commun qui est exposée dans cet épisode par Estelle Cruz, docteure en écologie et environnement du Muséum National d’Histoire naturelle.
Débattre des mesures à prendre en matière de biodiversité, questionner nos rôles, nos valeurs et nos modes de vie, dans toute leur complexité. C’est comprendre les enjeux politiques et développer son écocitoyenneté.
La biodiversité fournit de nombreux services aux sociétés humaines et alimente nos économies. Comprendre ce qu’est un service écosystémique, son intérêt et ses limites pour conscientiser l’impact que l’humain a sur son environnement.
Biodiversité et santé sont étroitement liées, dans un spectre allant de notre propre corps à l’échelle planétaire. Comprendre que la biodiversité est à la source de nombreuses découvertes médicales et s’initier au concept de « One Health ».
Qu’est-ce que la nature ? Quelles sont les origines de ce concept ? Tant de questions que les philosophes se sont posées à son propos depuis des centaines d’années… Se questionner sur sa manière d’être au monde.
Le contact avec la nature est source de nombreuses émotions tant positives que négatives. Apprendre à les ressentir, les écouter et les partager pour créer un sentiment de communauté et se sentir appartenir à cette biodiversité.
La crise de la biodiversité est un problème systémique qui demande des solutions systémiques. Comprendre les interdépendances pour aborder la complexité du vivant et l’impact des activités humaines sur la biodiversité.
Comprendre la biodiversité, son importance, ses enjeux, l'évolution du déclin mondial et au niveau de la Belgique, le lien avec le climat, les objectifs internationaux et les solutions en matière de biodiversité.