Retour à la page d'accueil des Rencontres de l'Ere 2010
Découvrez tous les ingrédients du programme des 12es Rencontres.
En ouverture des Rencontres, une activité d’immersion pour se plonger dans le thème de l’alimentation.
Entrée en matière et échanges avec deux conférenciers :
Pierre Ozer, climatologue, docteur en Sciences géographiques, Dpt Sciences et Gestion de l'Environnement à Université de Liège, dévoile, chiffres et humour à l’appui, ce qui se cache derrière un repas de Noël en famille, en pointant surtout la question du transport des produits alimentaires.
Daniel Cauchy, formateur spécialisé en approche écosystémique, se penche quant à lui sur la fraise en février, parce que « raconter l’histoire de la fraise, c’est raconter l’histoire du projet de notre société ». Un projet qu’il est « grand temps d’interroger et de réinventer ». Voilà annoncée la couleur de ces Rencontres.
S’ensuivent six ateliers thématiques, comprenant chacun un temps de présentation sur le sujet par une ou deux personnes ressources et un temps de débat.
Au cours d'une vingtaine d’ateliers, des animateurs, enseignants, formateurs, éducateurs… partagent leurs expériences et échangent leurs pratiques. Des projets pédagogiques sur l'alimentation, un projet de cantine durable, un outil sur la souveraineté alimentaire, une animation interculturelle, un potager de quartier, et bien d’autres expériences à (re)découvrir.
Des ateliers culinaires avec des approches différentes... Des idées de plats variés abordant les plantes sauvages, l'alimentation durable, les produits locaux et de saison, le bio, le végétarien, etc. Au menu : plantes sauvages, légumineuses et tartinades, céréales et féculents, galettes et croquettes, fromage, dessert. Pour chaque atelier, des personnes ressources partagent un projet ou une expérience liée à l’alimentation.
Des visites sur le terrain en relation avec la thématique alimentation, visant à rencontrer des acteurs locaux, au cœur du Pays de Herve.
Rencontre de Monsieur Munnix, à Charneux, dernier artisan à fabriquer le fromage de Herve selon la recette ancestrale. Découverte de sa ferme et de la fabrication du fromage. Son histoire apporte aussi un éclairage sur la disparition des petits producteurs.
Balade dans la campagne de Herve, son paysage, ses vergers, avec les éclairages de Julien de Leval, Président de l'Association pour la Sauvegarde et le Respect de l'Environnement du Pays de Herve (ASREPH). Exultant quand il parle de l’évolution du paysage sur le plateau de Herve, alarmant quand il fait état de la biodiversité.
Discussion avec Joseph Charlier, administrateur-délégué de l'asbl Pays de Herve futur, autour de l’avenir de l’agriculture wallonne. Ce qu’il en ressort : un besoin urgent de créer de vrais liens entre consommateurs et producteurs, de tomber les stéréotypes d’un côté comme de l’autre, et de construire ensemble des alternatives aux multinationales et à la grande distribution. Les groupes d’achats communs/solidaires sont une piste. Un appel clair est lancé au monde de l’éducation afin qu’il contribue à cette prise de conscience générale et plaide pour une action citoyenne.
«[...] Comment faire pour manger de façon durable lorsqu'on a un petit budget, peu de temps et des habitudes difficiles à changer? Après 25 minutes de spectacle » catastrophe", c'est au public que la question est posée, en l'invitant à venir sur scène prendre la place du protagoniste pour faire avancer le débat familial. [...] La Compagnie Alternative Théâtre et son spectacle interactif « A table ! » invite à s’interroger sur nos contradictions et à élargir nos représentations, non sans humour !
Projection de documentaires à découvrir ou à revoir, pour soi même ou pour utiliser ces supports dans ses pratiques professionnelles : We Feed The World, Super Size Me, Nos Enfants nous accuseront, Les Glaneurs et La Glaneuse, et une compilation de La Médiathèque.
Dernier jour des Rencontres. Un énorme gâteau à garnir de cerises en papier, annotées d’idées, de questions, d’attentes, de réflexions… des participants. Ces cerises sont disposées selon le « niveau » d'implication en terme de changement, depuis le changement comportemental jusqu'au changement social : système(s), collectivité(s), individu(s)/petit groupe(s), et à titre personnel.
Pour conclure, une activité de « prise de recul » invite quatre intervenants extérieurs à poser leur regard sur ces Rencontres et à partager leur point de vue sur quelques questions : comment l'alimentation insuffle à nos pratiques éducatives une approche résolument systémique ? Comment l'alimentation, miroir de nos sociétés, peut-elle aussi devenir un levier de transformation (des personnes, des groupes, ... du système) ? En quoi en tant qu'éducateurs sommes-nous acteurs de changement ? Comment traduire ces réflexions dans nos pratiques ? …
Brièvement, les conclusions des quatre « regards extérieurs »… Oui, l’alimentation insuffle aux pratiques pédagogiques une approche résolument systémique. Tout enfant - et tout adulte, ajouterons-nous - peut entrer dans la compréhension globale d’une réalité complexe (Jean-Michel Lex, enseignant et promoteur d'un développement durable). Les changements individuels ne suffisent pas pour changer la société, l’heure est aux projets collectifs (Catherine Rousseau, conseillère environnement au cabinet de la Ministre de l’Environnement en région bruxelloise). Du portefeuille aux traditions, les déterminants de nos choix alimentaires sont nombreux. L’action est donc nécessaire à différents niveaux, d’où l’importance de donner à tous - avec une attention particulière aux précarisés - la possibilité de se (ré)approprier la capacité d’agir (Véronique Halbardier, pour la promotion de la santé, CERES). Le secteur de l’éducation à l’environnement est également invité à changer son regard sur l’autre, à ne pas enfermer les gens dans des catégories, mais plutôt à les accompagner en tenant compte de leurs conditions, de leurs réalités (Adélie Miguel Sierra, formatrice dans le secteur de la solidarité Nord-Sud, Iteco).
D’autres mots fusent : utopie, plaidoyer politique, vers plus d’ouverture… Et l’envie que ces messages et projets sortent du terrain conquis de l’éducation à l’environnement.