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Article Symbioses

Peurs et sécurité : éduquer au risque

Peurs et sécurité : éduquer au risque

Peurs et sécurité : éduquer au risque

4è trimestre 2018, un article de Céline Teret
Un article du magazine Symbioses n°120 : Quelle place pour les émotions ?

Dès les prémices d’un projet d’école visant à reconnecter les élèves à la nature, les scénarios-catastrophes se déversent, venant alimenter les peurs, multiples et variées, rationnelles et irrationnelles. Des peurs d’adultes: enseignant·e·s, directions, parents...


Céline Henriet, de l’asbl GoodPlanet, suit les projets Ose le vert, recrée ta cour afin d’installer plus de biodiversité et de convivialité dans les espaces extérieurs des écoles. Céline, c’est un peu la coach qui rassure. Et être rassuré, le personnel éducatif et les parents en ont parfois bien besoin au démarrage d’un projet d’aménagement d’un espace nature, de petite ou de grande envergure, dans la cour de récréation. Et si un enfant venait à se blesser en grimpant à l’arbre de la cour de récré ? Si un p’tit bout tombait dans la mare didactique ? Et si mes élèves se salissent au contact de la terre ? Et quid des piqûres d’abeilles aux alentours de l’hôtel à insectes ? Quid des risques d’empoisonnement au contact de certaines plantes ?

« On démarre nos accompagnements par une réunion de concertation avec tous les acteurs concernés, l’équipe éducative et extrascolaire, les parents intéressés... C’est un moment où on laisse s’exprimer les attentes et les motivations, mais aussi les craintes et les peurs. Ensuite, on détricote les infos et on fait des choix en fonction des capacités de chacun, en donnant toujours une place centrale à l’enfant et son bien-être. Nous veillons également à bien les informer et les outiller, afin qu’ils prennent conscience que se laisser guider par leurs peurs et ne rien faire dans l’idée d’éviter tout risque, c’est courir le risque… de faire pire ! »

En d’autres termes : décider de ne pas aménager des espaces de jeux naturels pour éviter que les enfants ne se blessent, ne se salissent ou pour éviter le changement, c’est aussi risquer que les élèves s’ennuient dans des cours de récré bétonnées, aseptisées et dénuées de tout risque apparent, et in fine, que des tensions surgissent. C’est aussi passer à côté des nombreux bienfaits psychomoteurs, sociaux et cognitifs que procure aux enfants un vrai contact à la nature. En se frottant au risque, un risque limité et acceptable, et sous le regard bienveillant d’un adulte, on apprend aussi à gérer ce risque lors de situations plus dangereuses.

Plus d’infos à ce sujet : www.oselevert.be/securite-et-education-au-risque

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