Agir, alerter, sensibiliser… au profit des ouvrier·es
Agir, alerter, sensibiliser… au profit des ouvrier·es
Octobre 2025, un article de Christophe Piron
Un article du magazine Symbioses n°145 : Fast fashion : un modèle à détricoter 
Comment mobiliser les citoyen·nes dans la lutte contre les dérives de la fast fashion ? Denis Clérin, d’achACT, dévoile les moyens d’action de l’association.
Photo : achACT2 ©Kristof Vadino – Schone Kleren Campagne
Plusieurs scandales sociaux dans le secteur de la confection textile ont donné naissance au mouvement Clean Clothes Campaign, en 1989, aux Pays-Bas, pour défendre les travailleurs et travailleuses du secteur de la confection et améliorer leurs conditions de travail (salaires, santé, sécurité, etc.). Le mouvement investit ensuite la Belgique francophone, d’abord sous l’égide d’Oxfam-Magasins du Monde (Campagne Vêtements Propres), puis en 2011, par la création de l'association achACT (Action Consommateurs Travailleurs). À ces préoccupations sociales vont rapidement s’adjoindre des questions environnementales (pollutions, dérèglement climatique…).
Grâce à Clean Clothes Campaign, muée en réseau international, l’association peut s’appuyer sur « des collègues en provenance notamment du Bangladesh et du Pakistan, fournissant des informations fiables et en direct, explique Denis Clérin, chargé de mobilisation au sein d’achACT. Nous coordonnons également, au niveau de la Belgique francophone, une plateforme que nous alimentons en contenus et qui rassemble diverses organisations membres – syndicats, ONG, associations de consommateurs, etc. – avec l’aide desquelles nous réfléchissons et agissons ».
Plaidoyer
« achACT travaille sur deux grands volets : la défense des travailleurs du secteur et la sensibilisation du grand public. » Suite à des catastrophes comme celle du Rana Plaza en 2013 – effondrement d’un immeuble de 8 étages occupé par des ouvrier·es du textile au Bangladesh –, achACT et son réseau initient des pétitions, et font pression pour réclamer un cadre légal protégeant les travailleurs et travailleuses, et atténuant l’impact des activités de ces entreprises sur les populations et l’environnement.
Sensibilisation : un éventail d’outils
Actif en éducation permanente, achACT s’adresse donc aux adultes, en particulier « au public le plus ciblé par la publicité : la tranche 20-50 ans. La thématique de la fast fashion et de la mode en général est plus que jamais au devant de la scène, en tant que secteur générant de plus en plus d’argent et s’appuyant sur un besoin primaire – celui de s’habiller. »
À travers différents outils pédagogiques, études, analyses et animations (1), dont certains utilisables avec des ados dès 15 ans, l’association souhaite interpeller le citoyen : « Est-ce vraiment ça qu’on veut comme monde ? ».
achACT organise également des représentations théâtrales, prolongées par un bord de scène, et des séances de ciné-débat : « Nous effectuons un travail de repérage de documentaires et rédigeons des fiches pédagogiques, laissant aussi la possibilité d’animer son propre ciné-débat. Nous avons aussi tourné un documentaire à Leicester, dans une usine de production du secteur de l’ultra fast fashion. (2) »
L’ASBL a sorti une BD documentaire, résultat d’entretiens menés auprès de vendeur·euses de boutiques comme Zara ou H&M et d’ouvrier·es de la confection, mettant en lumière leurs conditions de travail.
Citons encore un Fast Fashion Tour, visite guidée décalée au détour d’enseignes bien connues de la fast fashion, disponible à la demande. Ou des journées de mobilisation et d’activités Blague Friday et Green Friday co-organisées avec d’autres associations, alternatives au Black Friday.
