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Article Symbioses

Un dressing écologique en 5 étapes

Un dressing écologique en 5 étapes

Un dressing écologique en 5 étapes

Octobre 2025, un article d'Elsa Derenne, conseillère chez écoconso sur la thématique textile
Un article du magazine Symbioses n°145 : Fast fashion : un modèle à détricoter

Il existe des solutions concrètes pour rendre sa garde-robe plus éthique et écologique. Pour agir à son échelle, on peut se laisser guider par la pyramide de la mode durable.


Réparer un vêtement, renoncer à un achat superflu… : chaque geste compte, et peut être un premier pas vers un changement plus global.

1. Trier et simplifier

Publicité, soldes, tendances… On nous incite à acheter toujours plus de vêtements. Mais a-t-on vraiment besoin d’autant d’habits ? On ne porte qu’une petite partie de sa garde-robe (moins de la moitié en moyenne (1) ! Agir sur la quantité est la première étape.  Moins de vêtements c’est moins d’impacts sur la planète, plus de place et des choix simplifiés au quotidien.
Avant d’acheter, on réfléchit : a-t-on déjà un vêtement similaire ? Va-t-on le porter souvent ? Se combine-t-il à nos autres habits ?, etc. (2)
Par ailleurs, place au tri dans la garde-robe. Désencombrer permet de faire de la place pour ce qu’on aime vraiment et de donner une nouvelle vie aux vêtements inutilisés. On en profite pour en faire don aux entreprises d’économie sociale. Voici quelques méthodes de tri à tester.

Pyramide de la mode durable

Adaptation par écoconso de la pyramide de la slow fashion de Sarah Lazarovic

© Adaptation par écoconso de la pyramide de la slow fashion de Sarah Lazarovic

- Le grand nettoyage

Ça demande un peu de temps et d’énergie, mais voir l’avant-après procure un grand sentiment de satisfaction.
On fait d’abord l’état des lieux de sa garde-robe, catégorie par catégorie, pour avoir une vue d’ensemble. On analyse ensuite chaque pièce (confort, taille, style…) et on décide si elle va dans une boîte « à garder », « à réparer / transformer », « à donner (ou à revendre) ». Un doute ? Une boîte « j’hésite » peut aider à décider plus tard.

- La technique du ruban

On attache un ruban à l’extrémité de la tringle. Quand on a utilisé un vêtement, on le repend de l’autre côté du ruban. Une manière très visuelle de savoir, après quelques mois, ce que l’on a réellement porté. Une variante sans ruban consiste à retourner le cintre du vêtement qui a été porté. Pareil pour les vêtements empilés : on rassemble tout d’un côté et on place au fur et à mesure les vêtements utilisés dans le tiroir marqué par un ruban.

- La méthode 1 contre 2

Pour chaque nouvelle pièce qui entre, deux doivent partir (ou trois, voire plus si on aime les défis). Radical mais efficace. 
Certaines personnes se contentent de 60, voire 30 pièces dans leur garde-robe. Si on est tenté·e par le minimalisme, on peut se lancer dans un « challenge 333 » (1ère étape : choisir 33 vêtements, les seuls que l’on portera pendant 3 mois), ou se créer une « garde-robe capsule » composée de quelques pièces intemporelles, basiques et qui s’associent facilement entre elles pour créer de multiples tenues.

2. Prolonger la vie de ses vêtements

Un dressing responsable, c’est aussi des vêtements qu’on garde longtemps. Comment ?

- Laver son linge avec soin

Le nettoyage est la deuxième étape ayant le plus d’impact en termes d’empreinte carbone, dans le cycle de vie d’un vêtement. En plus, certaines (mauvaises) habitudes abîment les habits prématurément. Pour éviter cela, on traite les taches rapidement. On lave seulement quand c’est nécessaire, à basse température (30 ou 40°C) et à pleine charge ; on utilise une lessive écologique. On laisse sécher à l’air libre. Et on évite le repassage superflu.
On se renseigne aussi sur l’entretien des textiles délicats. Sur le site The Good Goods, on trouve quelques conseils spécifiques par matière.

- Réparer les vêtements abîmés

Des signes d’usure, un accro, un trou ? Mieux vaut réparer rapidement avant que le souci ne s’aggrave. On peut s’aider d’un tuto, d’un livre ou faire appel à quelqu’un de compétent (pro, Repair Café…).

- Transformer un vêtement

On a tous dans son armoire un vêtement qui ne nous va plus ou qui est abîmé mais auquel on tient. Et si on le transformait pour lui donner une deuxième vie ? Ça s’appelle l’upcycling. On teint, on coupe et/ou on coud pour créer un autre vêtement ou un objet utile (tawashi, chiffon, rangement…). Une seconde vie et une touche de style unique !

3. Emprunter ou louer

Un mariage, bal, séjour à la montagne ou une soirée déguisée en vue ? Inutile d’encombrer son dressing de vêtements qui ne vont servir qu’une fois par an. On peut emprunter une tenue à un·e ami·e ou la louer dans une boutique spécialisée. Pratique, économique et écologique !

4. Choisir la deuxième main

Avec la seconde main, l’environnement est doublement gagnant : on évite de produire un nouveau vêtement et on prolonge la vie d’un textile existant. C’est aussi moins cher. La seconde main ne s’achète pas que sur des plateformes en ligne. On pense aussi aux brocantes, aux vide-dressings… L’idéal : faire ses achats dans des magasins d’économie sociale, qui apportent aussi une plus-value sociale. 
On peut aussi opter pour le troc : on donne un vêtement pour repartir avec un autre en échange. 
Mais attention à l’effet rebond de la deuxième main ! Entre les petits prix et le sentiment de faire une bonne action pour l’environnement, il peut être tentant d’acheter plus que nécessaire... Restons vigilant·e face à cette tentation.

5. Acheter écologique et éthique

Matières, labels, origine... Quand l’achat d’un vêtement neuf (ou même de seconde main) est inévitable, quelques réflexes permettent de faire des choix éclairés.

- Vérifier la qualité

Un vêtement bien conçu dure plus longtemps. On observe les coutures, la matière, la finition…

- Préférer des matières naturelles

La fabrication des matières premières pèse lourd dans l’empreinte carbone d’un vêtement. On opte pour des fibres naturelles comme le chanvre, le lin, la laine, le coton recyclé... On les préfère au coton conventionnel (très gourmand en eau et en pesticides) et aux matières synthétiques (issues du pétrole, sources de microplastiques et qui tendent à s’abîmer plus vite). Le top : des matières naturelles recyclées ou bio et d’origine européenne.

- Chercher les labels

Ils apportent des garanties environnementales et/ou éthiques, selon les critères de chaque label. Par exemple des substances chimiques limitées, l’utilisation de fibres naturelles, une production socialement responsable (salaire juste, meilleures conditions de travail…). 

- Favoriser la production locale

On trouve certes peu de vêtements 100 % belges ou même européens (matières premières, conception et confection), mais il est utile d’encourager ces marques qui développent ce savoir-faire dans nos régions.


Où louer des vêtements, quelles matières préférer, comment réparer ou upcycler ses fringues, quel label choisir…
Retrouvez des conseils pratiques et plus d’infos sur www.ecoconso.be (thème « textile »).


(1) Textile et environnement : du fabricant au consommateur, agissons sur l’ensemble de la chaîne de valeur (pdf), Ademe, juin 2025 : https://tinyurl.com/textile-environnement
(2) Cf. la méthode BISOU : à quel Besoin cet achat-répond-il chez moi ? En ai-je besoin Immédiatement ? etc. Lire Un bisou, le bon réflexe avant d'acheter !, écoconso, 2022.


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